lundi 31 août 2015

Descente du camp d'altitude au camp de base

« Salut, c’est Arianne. Voici de nos nouvelles. Après avoir marché et vécu un plein d’émotions sur le Chachacomani, une nuit de 12 heures s’est imposée. Le réveil fut un peu difficile. L’estomac était incertain, la tête plus ou moins sur les épaules, les yeux larmoyants,  les lèvres et le nez enflés par les rayons du soleil. Après le petit déjeuner nous avons pris une photo de tous les grimpeurs avec la banderole de tous nos commanditaires.

Ensuite, nous avons brûlé les mots d’espoir que vous nous avez remis avant notre départ. Ce ne fut pas une mince tâche d’allumer un feu à 5100 mètres d’altitude. La réputation de Marc-André comme boyscout a été compromise.

Nous avons quitté le camp d’altitude pour arriver au camp de base vers midi.

Petit après-midi tranquille au soleil, à improviser un jeu de pétanque avec des roches (première place aux frères Poirier-Charbonneau), à lire devant un troupeau de lamas, à écrire devant un paysage majestueux et à rire autour d’une table en écoutant « Voyager » de Jean Leloup.  On se voit bientôt ! »


dimanche 30 août 2015

Un exploit physique hors du commun

Jour 10... Récit de Michèle 

« Allo, c’est Michèle. Je te lis mon texte de samedi  29 août, avec une journée de retard. C’est à moi qu’il incombe l’honneur de raconter cette importante journée, journée du sommet du Chachacomani. Levée à deux heures du matin, le départ des différentes cordées est donné à 3 heures après un petit déjeuner de porridge. Après une nuit sans dormir, atteint d’un virus, Marc-André doit renoncer à monter. Sage décision. Une telle ascension exige toutes les forces possibles.  Après quelques heures de marche, c’est maintenant moi-même qui doit rebrousser chemin. Je déclare forfait à cause du même virus. Un peu plus part, Roman doit rebrousser chemin lui aussi. Puis, à près de 5750 mètres, c’est Julie et Annie-Claude qui doivent rebrousser chemin. Les 5 rescapés attendent avec impatience le retour des 8 grimpeurs qui restent. Voilà qu’à 15h30 la première cordée arrive. Xavier, Jérémi,  Hugo et François exténués et à bout de leurs forces mais heureux d’avoir atteint le sommet. Puis, à peine quelques minutes plus tard, Sophie, Arianne, Isabelle et Marie-Lou arrivent. Les récits de l’ascension sont unanimes, c‘était un exploit physique hors du commun, la chose la plus difficile que tout le monde a fait de sa vie. Mais tout le monde est tellement fier. Il y a de quoi. »

Un immense bravo à tous. Nous sommes vraiment fiers et inspirés par votre force, votre courage et votre résilience.

vendredi 28 août 2015

Demain, le grand jour !

Jours 8 et 9... Récit de Sophie

« Allo, c’est Sophie. Je te confie nos mémoires d’aujourd’hui et d’hier (vendredi et jeudi). Notre journée de repos au camp de base (4480 mètres) nous a notamment donné l’occasion de reprendre nos forces, de faire un brin de toilette et de pendre plusieurs photos de cet environnement magnifique dans lequel nous avons eu la chance de camper une nuit de plus.
Notre journée se résume à une ascension de 700 mètres en 4 heures qui se déroule relativement bien pour tout le groupe de grimpeurs de même que nos valeureux guides et cuisiniers. Une fois les tentes installées au pied du glacier, l’après-midi sert à se préparer et à vérifier notre matériel pour notre ascension du sommet du Chachacomani.

Et oui, demain sera le grand jour…

Pas besoin de vous dire que les émotions sont palpables au souper : excitation, anxiété, craintes, joie… Demain à 2 heures du matin sera le grand départ vers notre objectif, vers le sommet.

Nous aurons une pensée pour vous ! »

jeudi 27 août 2015

Jour 7

Jour 7... Récit de Marc-André 

«  Résumé d’hier, le 26 août. Altitude du camp : 4800 mètres. Nous entamons une longue randonnée qui culminera à 5400 mètres en croisant une horde de lamas à flanc de montagne curieux de voir des bipèdes suivre leurs traces. La montée sera longue et ardue pour rejoindre le sommet. Après avoir visualisé notre objectif final, le sommet du Chachacomani, du haut du pic à plus de 5400 mètres, nous entamons la partie la plus technique du voyage : une paroi rocheuse très abrupte et enneigée surplombant la vallée. Une mention spéciale à nos deux guides, Xavier et Jean-Nicolas, pour leur maitrise parfaite de la situation. Le reste de la randonnée semblera interminable après avoir franchi la vallée lorsque nous avons aperçu le minuscule campement tout en bas de la falaise de pierre qui clôturera cette randonnée mémorable. Objectif atteint tout juste avant la pénombre. Heureusement pour le groupe, demain sera une journée de repos bien méritée. »

mardi 25 août 2015

Jours 5 et 6

Surprise ! En arrivant à la maison ce soir, deux messages des grimpeurs m’attendaient sur mon répondeur. J’ai dû les repasser en boucle à plusieurs reprises, car certains bouts sont presque inaudibles. Voici le résultat, que j’espère le plus fidèle possible. Il en manque des petits bouts, mais j'ai fait du mieux que j'ai pu.

Premier message
« Salut Karine, ici Jérémi. Je t’appelle pour te faire un compte-rendu de la journée d’hier. Après un petit déjeuner express, nous quittons le confort de notre hôtel 5 étoiles avec lits chauffants à bord de notre jeep bien chargée en direction de notre premier campement. Certains d’entre nous prennent du repos aujourd’hui alors que d’autres partent dans la vallée pour un trek d’acclimatation. Une fois le plateau de 5000 mètres atteint, tout le monde se retrouve au camp équestre pour prendre du repos en vue de la grosse journée qui nous attend demain. »

Deuxième message
« Le blog des grimpeurs le 25 août par Isabelle. La journée a commencé par un réveil intense à 6h30 avec un maté de coca avec les cuistots. On plie bagage et un bon petit déjeuner nous attend. Le grand départ est prévu par 8h30. La première nuit sous la tente en altitude n’a pas été de tout repos pour tous, et ce même si à 20h30 nous étions couchés. La nuit a été froide mais tout de même, l’ensemble des grimpeurs ont la forme. Encore dur pour certains mais beaucoup mieux que la veille.
Aujourd’hui, on vise un 5000 mètres. Mission accomplie pour l’ensemble des grimpeurs. … en chantant Sunshine… Maintenant Carpe diem en appréciant les nombreux paysages. …  On arrivera en même temps que les cuistots et les mules. Après un petit jus d’ananas, deux braves grimpeurs partiront explorer un magnifique petit lac. Sinon on prend des forces car demain on monte à 5400 mètres et nous marcherons pendant des heures. Le rythme du groupe est bon et tous suivent. … «Solidarité …. De la gang du Chachacomani.»

dimanche 23 août 2015

À propos de trek, bière, vin, spa et danse...

Jour 4... Récit de Xavier

« Les bagages manquants sont finalement arrivés. Départ de La Paz, destination Peñas.  Sur l’Alto, on voit des constructions de maisons étranges, beaucoup de monde et de circulation. On a oublié Ariane à la station-service... elle a failli manquer le reste du voyage... dorénavant on se compte avant de partir : géronimo 1, 2, 3...

Après un magnifique trek, on atteint un sommet de 4400 mètres.  Léger mal de tête pour certains (bière et vin hier). On a vu notre première neige et on en a profité pour lapider Roman. On a commencé une compétition de collecte de déchets… Tout petit arrêt pour voir une corrida de taureaux. Les plus braves ou les plus fous : Xavier, Hugo, Roman et Arianne ont sauté dans le lac (température : très « frette » Celsius). Bière et spa improvisé pour se réchauffer.  Dernière soirée luxueuse à l’hôtel, souper délicieux,  la musique traditionnelle live et en prime une petite danse par Marie-Lou et Annie-Claude. Tout le monde va très bien et profite du voyage. A demain ! »

samedi 22 août 2015

La Muela del Diablo – La Molaire du Diable

Jour 3... Récit de Marie-Lou

"Que de bonnes nouvelles, tout a commencé au déjeuner quand Jean-Nicholas a annoncé à nos 4 grimpeurs dépourvus que leurs bagages étaient finalement arrivés à La Paz.
Tout le monde est en forme et est prêt pour une première randonnée d'acclimatation dans les montagnes entourant La Paz. L'ambiance est très positive.
Comme le rythme du groupe est assez rapide, Xavier ( le guide bolivien) nous propose de faire un petit détour d'une heure pour observer de très près l'énorme rocher qui se nomme la molaire du diable! Un rocher très important dans les légendes boliviennes.
C'est sous un soleil accablant et une température de plus de 30 degrés que nous avons terminé notre randonnée.
Les liens se forment très rapidement entre les grimpeurs et une complicité est déjà créée dans le groupe !"
















\



vendredi 21 août 2015

La Paz

Jour 2... Récit de Roman

"Pendant que certains avez les pieds dans l'eau à Miami Beach et revenaient tranquillement prendre l'avion, d'autres faisaient un sprint dans l'aéroport de Miami. OUF.... Finalement tout le monde sera du voyage. Le vol fut agréable (pour certain un peu plus, hein François?), mais la nuit a été courte. Après environ 6h30 de vol, nous arrivons enfin en matinée dans la fraîcheur de La Paz et, comme les années précédentes, des bagages manquent à l’appel. Michèle, François, Xavier et Roman devront improviser jusqu'à demain matin. Pas grave, nous sommes en vacances. Nous déjeunons en groupe et profitons du premier briefing avec notre guide, un peu de diamox pour certains, café ou feuilles de coca pour d'autres, sans oublier les retrouvailles avec Sophie et Marie-Lou, parties quelque temps avant. Au programme visite de la ville et vue époustouflante du mirador à 4000 mètres, ça commence bien."








jeudi 20 août 2015

Altitude 0



Jour 1... Récit d'Annie-Claude
"Hugo, Arianne, Isabelle, Marc-André,  Jérémi,  Julie et moi avons ont pris l'avion comme prévu ! Plusieurs supporters sont venus nous saluer à l'aéroport: conjoints, enfants, parents, collègues. Plein d'autres étaient en pensée avec nous.
Un vol de 3h25 durant lequel on a grandement discuté, faute de film, lol.
Arrivés, à Miami ayant 9h de liberté avant notre départ pour La Paz, on a décidé d'aller voir ce qui se passe à Sun Beach!
Une chaleur accablante nous coupe le souffle mais on l’emmagasine pour les fraiches nuits boliviennes à venir.
Après un repas gargantuesque dans un excellent resto mexicain, on se dirige vers la plage.
Quelle joie me marcher pieds nus dans le sable blanc de Miami!
On ne peut que constater que nous sommes à l'altitude 0 et qu'il nous reste 6074 mètres à gravir avant l'apogée de notre défi!
Demain matin, nous aurons déjà 3500 mètres de plus à notre altimètre et un certain pourcentage d'oxygène en moins.
On apprécie notre 100% d’oxygène et la fine brise salée ce soir! »

lundi 17 août 2015

Sur une note un peu plus personnelle...

Tous les grimpeurs ont de bonnes raisons de faire le sommet des tout-petits. Certaines sont communes tel que amasser le plus d'argent possible pour les enfants de 0-5 ans qui ont un départ bien plus difficile que les autres et ainsi facilité le début de leur parcours de vie et se mettre soi-même au défi en conquérant les hautes montagnes boliviennes. D'autres raisons sont plus personnelles, Je vous partage ici les miennes. 

Je travailles depuis plus de quatre ans avec les enfants du Centre Jeunesse de Montréal. Des enfants, des ados, des jeunes ayant tous connu des traumatismes qu'il m'est parfois difficile de comprendre et même de seulement entendre. C'est un travail, oui, je suis toutefois lié personnellement avec ces jeunes. Ils savent détecter le vrai du faux, ils nous remuent parfois jusque dans nos trippes lorsqu'on tente d'entrer en contacte tellement les relations ont été destructrices pour eux. Les intervenants à tous les niveaux des Centre Jeunesses, font un travail exceptionnelle en leur offrant un environnement stable et stimulant. Lorsqu'on s'ouvre à ces jeunes on découvre notre vrai nature. Ils nous amènent dans leur monde car, tant de déception, d'abandon, de tristesse, de stress... ils ont souffert. Ils ont souffert d'être né dans une famille dysfonctionnelle. Ils nous tirent dans leur tourbillon parce qu'ils ont d'innombrables questions insolubles, incompréhensibles. Pour les aider à mettre de l'ordre il faut d'abord qu'on s'ouvre à eux et qu'ils s'ouvrent à nous, ensuite on accepte de ressentir l'inconfort de leur tourmente. On démêle ainsi, le plus qu'on peut, les mystères de leur vie. On est motivé à accomplir des miracles pour eux.

Je n'ai pas besoin de vous dire combien de fois je me suis senti impuissante, pas à la hauteur, dépassée et j'en passe...  Faire le Sommet des tout-petits était pour moi une façon de partager la rudesse de la vie de ces jeunes. Une métaphore, mettre mon corps et mon esprit à l'épreuve, avoir la force d'avancer et de persévérer. Mettre un pas devant l'autre en me demandant: mais qu'es-ce que je fais ici, dans ces conditions difficiles peinant à respirer, le soleil qui me brule la peau. Me rappeler ensuite, la levée de fond et tous les enfants qui en bénéficieront. Me rappeler aussi que j'ai choisi de m'exposé à ces difficultés, pas eux... 

C'est là que tous prend son sens. Un cercle se complète. Pour moi ça fait du sens. Je me sens moins impuissante et moins dépassée. 

Merci à tous ceux qui m'ont accompagné dans mon expérience, mon cheminement personnel. J'ai eu la chance d'être bien entouré... contrairement aux enfants de la DPJ. J'en suis reconnaissante. 

Annie-Claude




Je vous partage une chanson qui illustre bien combien difficile est la quête d'une vie confortable  pour ces jeunes.